La liberté, cette chimère insaisissable.

Oui, il y a ce besoin du plaisir instantané direct, un peu comme on prépare un steak tartare… Les ingrédients sont sur la table de l’atelier, indigo, gris de Payne, bleu de Prusse…
Sur une soucoupe le jaune Indien pour un clair de lune… Le gros pinceau au ventre plein trépigne dans l’assiette. Tout est prêt, il est temps de dévorer l’instant…
Et à l’opposé de ce travail direct intuitif spontané, il y a aussi la recette de ragoût cuisson lente, très lente même, le temps n’existe plus, l’indigo le bleu de Prusse et les autres gris sèchent dans l’assiette, il faut donc déglacer régulièrement vaporiser l’eau qui fera revivre la couleur.
C’est le temps des dentelles, de la broderie, des gouttelettes sur une feuille, des brindilles qui cachent la forêt, lune prise dans ses cheveux.

Alors je ne décide pas, je ne choisis pas, il y a des instants où la liberté du peintre est plus importante que tout le reste, pourquoi choisir entre steak tartare et ragoût longuement mijoté. Pourquoi choisir entre les cantates de Bach et Bashung. Je suis et resterai toujours (jusqu’au dernier jour, après on verra…) un peintre libre !

Alain Gegout

Agitateur de pigment
Membre sociétaire de la Société Française de l’aquarelle
Membre du groupe « Figuration critique »
Artiste référencé par Maecene Arts
Membre sociétaire de la fondation Taylor