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GALERIE FRANçOIS fONTAINe

Raymond MARTINEZ

Sculpture verre

Né en France en 1944
Vit et travaille en Haut-de-Provence

Les coulisses d’un théâtre intérieur

Je peux affirmer que le verre a toujours fait partie de ma vie. Sa rencontre, dès ma première enfance, dans la verrerie abandonnée de mon village de pêcheurs aux portes des calanques de Marseille, me semble, aujourd’hui, l’ouverture à une vision du monde qui allait déterminer un long parcours en forme de questionnement incessant.

Les blocs du grand four de fusion ont déterminé ma fascination pour le verre massif ; la présence de ces « pierres de verre » a précisé une esthétique qui sera présente constamment dans mes recherches. Je suis venu sur la scène du verre contemporain en proposant des images brutales, barbares, chaotiques.

Au cœur de cette confrontation particulière de la forme et de la matière, j’ai projeté une rêverie nourrie au monde méditerranéen qui était et demeure ma nourriture intellectuelle et spirituelle. Au large du village, les plongeurs du commandant Cousteau fouillaient un site marin et ramenèrent à la surface la cargaison d’un navire antique. Amphores, coupes, vaisselle émouvante et intacte… Le temps effacé ressurgissait peu à peu de l’oubli. Je découvrais que l’on pouvait sortir de la mer des fragments de mémoire. Il aura suffi de la rencontre avec le feu pour que tous ces éléments puissent entrer en synergie et révèlent ma trajectoire artistique.

Après tant d’années de recherches, je sais qu’un artiste est un être tout à fait commun qui a rencontré son médium, élaboré son propos, déterminer son écriture… Et surtout, a su vivre son passage à l’acte.

Tant d’esprits talentueux, cultivés, sensibles restent aux portes de la création !

Nous n’en finirons pas de construire des écoles d’art qui engendreront des générations de praticiens, de techniciens et d’experts en tout genre. Mais ou fabrique t on les artistes ?

Les portes de la création sont irrémédiablement  mystérieuses et complexes, elles s’ouvrent au bout d’un long couloir existentiel dont on ne pourra jamais faire l’économie.

Alors j’ai poussé ma porte et j’ai lentement, à la manière des plongeurs de Cousteau, ramené mes amphores et ma cargaison enfouie Elle avait la couleur de la mer et de l’abîme ; elle disait dans la lumière du présent, une histoire ancienne qui reprenait vie. Mon travail est enraciné, il met en place un récit qui se déploie dans l’instant pour mieux révéler les coulisses d’un théâtre intérieur.

Et si la création ne se résumait finalement qu’à une poignante fidélité à notre enfance ?

Formations

1963-1968 : Études supérieures de littérature et d’art. Aix en Provence.

1974 : Capes d’Arts Plastiques. Paris.

Autodidacte dans mes approches du médium-verre.

Expériences professionnelles

1975-1985 : Enseignement des arts plastiques.

1970-1978 : Réalise de nombreuses scénographies pour le théâtre.

1980-1985 : Création à Marseille d’un premier atelier de soufflage du verre.

1985 : Consacre son travail au verre massif, casting. Thermoformage. Pâte de verre.

Technique de travail

Pour mon usage, les aspects techniques sont reliés essentiellement à mon propos. La technique doit impérativement servir les objectifs que je souhaite atteindre.

Mon travail du verre s’enracine à une esthétique volontairement brutale et symboliste. Voici pourquoi je privilégie une approche par le verre massif et tout ce qui relève du procédé de la « pâte de verre ».

J’aime à dire que je revisite les techniques du camé et de l’intaille en les sur dimensionnant par rapport à leur origine antique.

Concrètement, je produis des éléments modelés en cire ou en plâtre réfractaire. Ces éléments sont disposés et organisés dans un moule et j’utilise ensuite du verre que je fais venir de Prague. Les cuissons sont calculées en fonction de la forme et de l’épaisseur des pièces.

A la sortie du four je peux intervenir à froid par sablage ou par polissage.

Ces gestes techniques contribuent essentiellement à faire surgir des émotions et des rêveries.

Acquisitions, institutions publiques, musées, fondations privées

2013 – Marseille capitale de la culture Marseille, France
2011 – Glasfund
   Important corpus de pièces. Partenariat constant.
Strasbourg, France
2009 – Collection du Musée du verr de Conches Conches-en-Ouche, France
2007 – « Le buisson ardent ». Mobilier liturgique et vitrail.
   Chapelle St Christophe
Rougon, France
– Collection des archives Départementales. Digne Digne, France
1995 – Collection. Hôtel de la Région Marseille, France
1987 – Collection. Musée de Belfort Belfort, France
1986 – Collection. Frac de Haute Normandie  Sotteville-lès-Rouen, France
1985 – Collection. Musée du Verre  Sars Poteries, France
– Saxe Collection USA
– Collection. Château-Musée de Cobourg Allemagne