Ayant vécu dans différents pays, de l’Asie au Moyen-Orient, étant désormais établie à la
frontière de Genève, je me suis nourrie de tout ce qui réunit l’être humain, malgré des climats,
des végétations, des cultures et des coutumes différentes. À la réflexion, étant originaire de
Marseille, berceau de la croisée des peuples, mon travail ne pouvait prendre un autre chemin
que celui de l’universalité des hommes.

Pour cela, je m’inspire de la nature, de leurs formes organiques, éphémères et pourtant
éternelles. Ces formes s’imposent à nous simplement. Pourtant le temps souffle sur elles, jour
après jour, comme la vie influe sur notre humanité, où elle creuse selon chacun, des rides plus
ou moins profondes.

Je joue de ces deux parallèles pour faire ressortir la fragilité de cet équilibre et mon travail est
une longue conversation humaine que je matérialise dans la pierre, le plâtre, la terre ou le
papier. L’échange avec l’autre est éphémère, insaisissable, il fluctue. C’est pourquoi je
m’efforce de lui donner corps. Mes sculptures et mes installations auraient pu être stables,
posées, mais l’harmonie du déséquilibre me semble plus adaptée au message que je souhaite
transmettre. C’est pour cela qu’elles flottent, qu’elles se manipulent, Qu’elles s’écoutent et se
touchent…